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La cérémonie du 11 novembre avait une teneur particulière cette année à Saint-Avit-de-Tardes, marquée par la présence de nombreux membres des familles de plusieurs soldats et civils morts pour la France.

Pour accompagner la restauration du monument aux morts, Yveline Le Grand, la secrétaire de mairie, a entrepris sur son temps libre une recherche sur les soldats et civils Morts pour la France pendant les deux guerres mondiales. Le projet était de retrouver les hommes et femmes derrière les noms inscrits au monument. Les familles, impliquées, ont fourni des photos et des témoignages qui ont trouvé place dans un ouvrage mémoriel édité par l’Association de Sauvegarde du Patrimoine de la commune.

La commémoration s’est poursuivie à la salle polyvalente où Yveline a présenté le résultat de ses recherches devant une assistance nombreuse et très intéressée.

On y a appris ainsi, qu’au cours de la première guerre mondiale, environ 200 hommes de Saint-Avit-de-Tardes ont été envoyés au combat, plus du tiers de la population communale.

Seize soldats sont morts, dont dix n’ont pu bénéficier d’une sépulture, ce qui souligne l’importance du monument aux morts comme seul lieu de recueillement pour les familles et les communes.

Parmi eux, Félix Canaud, tué en septembre 1914, dont deux petites-filles étaient présentes à la commémoration. Parmi eux encore, Jean Fallibois, dont le frère apprend la mort en avril 1916 par ces mots « Je ne peux malheureusement que vous confirmer la mort de Fallibois. Il a été tué le 25 avril dernier par un gros obus avec neuf autres de ses camarades. Cet obus les a tellement déchiquetés que nous avons dû les enterrer sur place » témoignant de la violence des combats à Verdun, comme ailleurs sur le front.

Pendant la seconde guerre mondiale, ils sont huit à trouver la mort. En septembre 1939, environ 95 hommes de la commune sont une nouvelle fois mobilisés. L’attaque fulgurante de l’armée allemande intervient 8 mois plus tard. Trois soldats sont tués pendant les combats de mai-juin 1940, et de nombreux autres sont faits prisonniers. Parmi eux, Louis Legros est interné en Bavière, dans l’un des plus grands stalags. Il en reviendra malade et affaibli et décèdera quelques mois après son retour.

Après le 22 juin 1940, l’occupation allemande s’installe et contre elle la Résistance se fait jour. Deux résistants de Saint-Avit-de-Tardes, Charles Peyrataud et Henri Camille Monmaneix sont raflés à Aubusson le 9 janvier 1944 et déportés à Buchenwald. Le premier y meurt dès son arrivée. Le second succombe aux terribles « marches de la mort ».

Enfin, deux civils, Marcelle Bagnard et Louis Lauradoux, dont plusieurs petits-enfants étaient présents en ce 11 novembre, ont été de malheureuses victimes collatérales. Ils trouvent la mort en juin et juillet 1944 alors que la Résistance se montre plus active, notamment en organisant des guets-apens au Pont du Chet, suscitant le renforcement de la présence de l’armée allemande et sa promptitude à tirer sur tout individu visible.

Le livre mémoriel sur les Soldats et Civils Morts pour la France de Saint-Avit-de-Tardes est en vente à la mairie, au prix de 5 € minimum, au profit de l’Association de sauvegarde du patrimoine de Saint-Avit-de-Tardes.



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